Méditation du 33ᵉ dimanche ordinaire C

16 novembre 2025

(Ml 3, 19-20a ; Ps 97 (98), 5-6, 7-8, 9 ; 2 Th 3, 7-12 ; Lc 21, 5-19)

Partages d’Évangile des missionnaires

Frères et sœurs,

En ce dimanche, deux sons de cloche résonnent dans nos Églises, et semblent se contredire : « Ayez la crainte du nom du Seigneur » (Ml 3,20) et « N’ayez pas peur » (Lc 21,9). Le prophète Malachie nous appelle à entrer dans la crainte de Dieu, tandis que Jésus nous invite à sortir de la peur. Peur et crainte, en contradiction ?

Pendant des siècles, on a souvent prêché un évangile de la peur, centré sur le péché, l’enfer et la punition, présentant Dieu comme un juge sévère. Aujourd’hui, cet évangile doit céder la place à celui de la crainte de Dieu, compris comme un évangile d’amour respectueux, de confiance et de relation filiale. La religion de l’obligation et du châtiment s’efface devant une spiritualité de l’amour.

Dans le vocabulaire traditionnel du catéchisme, le mot péché porte une charge morale : il évoque le manque, la faute, la transgression, la désobéissance. On a longtemps cru que la foi consistait à vivre dans la peur, ou à observer la loi de manière rigide. Et pourtant, le grand péché, c’est le refus de croire (1 Jn 5,10-12).

Mais l’Évangile du Christ est tout autre. Jésus nous révèle ce que Malachie annonçait déjà : la véritable crainte de Dieu est adoration, confiance et émerveillement devant la miséricorde. Ce n’est plus la peur d’être puni, mais l’inquiétude aimante de blesser l’amour. Le commencement de la sagesse, c’est la crainte du Seigneur (Pr 1,7). Ainsi, la peur et la crainte forment une symphonie musicale, comme un chant à plusieurs voix.

Avec le Christ, le pardon précède le péché. Le pardon n’est pas une idée, mais une personne : Jésus, l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (Jn 1,29). Comme le dit saint Paul : « Il est mort pour nos péchés » (1 Co 15,3). Dès lors, notre foi change de langage : autrefois, nous disions « Je crois au péché » ; désormais, nous proclamons « Je crois à la rémission des péchés ».

Frères et sœurs, tout discours sur le péché doit commencer par le discours sur l’amour et le pardon de Dieu. Et c’est dans la crainte du Seigneur, et non dans la peur, que nous pouvons persévérer au milieu des épreuves, des conflits et des guerres, jusqu’à notre salut.

Bon dimanche de la crainte du Seigneur !

P. Jean-Baptiste Bondele, SMM