XXX dimanche ordinaire
26 octobre 2025 – Année C
(Si 35, 15b-17.20-22ª ; Ps 33 (34) ; 2 Tm 4, 6-8.16-18 ; Lc 18, 9-14)
Partages d’Évangile des missionnaires
La prière d’un cœur pauvre

Si Dimanche dernier Jésus insistait sur la nécessité de prier sans se lasser, ce dimanche il met l’accent sur la manière de prier. Étant un dialogue d’amour avec Dieu, la prière implique tout notre être et exige une certaine disposition de cœur pour qu’elle soit efficace. Comment prions-nous ? Qu’est-ce que Dieu attend de nous dans la prière ? Les textes de ce dimanche semblent unanimes à nous dire que la prière qui plaît à Dieu est celle qui provient d’un cœur pauvre, ouvert pour accueillir la grâce.
Bien inspirée, Sainte Thérèse de Lisieux définit la prière comme suit : « C’est un élan du cœur (vers notre Dieu qui s’est laissé transpercer le cœur), c’est un simple regard jeté vers le ciel (vers notre Dieu qui a les yeux fixés sur nous), c’est un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie » (Ms C, 25rv). En effet, il y a un échange merveilleux entre notre Dieu qui nous aime en se faisant proche de nous et nous qui avons besoin de son amour. Seuls ceux qui ressentent ce besoin d’amour, cette soif de la grâce peuvent entrer dans une relation profonde avec le cœur de Dieu.
Dans la parabole de l’évangile, le pharisien se présente devant le Seigneur avec un cœur fier, refermé sur lui-même. Sa prière ressemble davantage à un panégyrique, un éloge fait en son propre honneur tout en blâmant les autres, qu’à une démarche sincère de rencontrer Dieu.
Il a misé davantage sur ses actions, quoique bonnes, que sur la grâce de Dieu. L’orgueil de son cœur devient un obstacle pour rencontrer le cœur de Dieu. Étrangement, nous ressemblons souvent à ce pharisien à chaque fois que nous pensons mériter telle faveur parce que nous avons réalisé telle chose : service rendu à l’Église, geste de charité envers un frère ou une sœur, effort dans la vie morale, etc. Oserais-je vraiment penser que je suis juste du fait que je suis marié et l’autre dans une relation libre ou divorcé ? Suis-je juste parce que je participe à la messe tous les dimanches et l’autre non ? Ou parce que je ne commets pas (beaucoup) de péchés ?… ? Détrompons-nous ! Dieu nous communique son amour et sa grâce par un acte libre, le don de Dieu est donc gratuit.
Par ailleurs, dans sa prière, le publicain reconnaît sa pauvreté devant le Seigneur ; il vide son cœur en exprimant son besoin d’amour et de pardon : « Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis ! ». Une prière brève, mais qui s’enracine dans la pauvreté du cœur de ce publicain, c’est pourquoi elle « a traversé les nuées » pour toucher le cœur de Dieu. Et c’est lui qui est reparti justifié non pas par ses actes, mais par l’amour et la grâce du Seigneur.

Comme ce publicain, laissons-nous approcher par la miséricorde de Dieu, abaissons-nous devant lui en toute confiance. Laissons monter le cri de nos cœurs de pauvres devant le Seigneur car, comme nous le dit le psalmiste, « un pauvre crie, le Seigneur entend ».
Seigneur, je vous demande l’humilité de cœur,
Afin que je vous rende un plus parfait honneur ;
Afin que prenant place parmi tous les derniers,
Je devienne par grâce un jour tout des premiers.
(Père de Montfort, cantique 8, 41)
P. Ekenley JEAN-NOËL (Tito), smm