29ème Dimanche du Temps Ordinaire
19 octobre 2025 – Année C
Ex 17, 8-13 ; Ps 120 (121) ; 2Tm 3, 14_4, 2 ; Lc 18, 1-8
Partages d’Évangile des missionnaires
Notre secours vient du Seigneur !
S’il y a un avis sur lequel les hommes et les femmes de ce temps peuvent s’accorder, c’est que l’existence humaine est complexe et compliquée. Conscient de cela, le père Robert CHAPOTTE, un prêtre montfortain qui est décédé récemment, répétait souvent : « La vie est dure à l’humain ! » (source inconnue). Tous, nous faisons face à des difficultés plus ou moins grandes ; tous, nous menons des combats plus ou moins rudes, que ce soit connu des autres ou en secret. Nous nous rendons compte aussi que parfois face à ces épreuves, nous sommes si faibles. Heureusement, le médecin est là pour nous aider à combattre certaines maladies physiques ; heureusement, le psychologue est là pour nous aider à affronter le stress chronique, la perte du goût de vivre, la dépression ou certains autres soucis psycho-mentaux ; heureusement les parents, les amis, les proches sont là pour nous aider dans la solitude, nous réconforter dans le deuil etc. Mais qu’est-ce qui se passe quand les gens de notre entourage sont impuissants, eux aussi ? Quand personne ne vient ou ne peut venir à notre aide ? Face à un évènement qui touche le tréfonds de notre être ? Une maladie incurable ? Une situation désespérante ? … ? Le psalmiste nous invite à lever nos yeux : « Je lève les yeux vers les montagnes : d’où le secours me viendra-t-il ? Le secours me viendra du Seigneur qui a fait le ciel et la terre ». Jésus nous invite à nous tourner vers notre « Dieu qui fera (fait) justice à ses élus qui crient vers lui ».
L’expérience d’Israël dans le désert nous montre que Dieu n’abandonne pas son peuple dans les combats. Son bras puissant nous soutient et sa main forte combat avec nous et pour nous. L’auteur du livre de l’Exode précise bien : « Quand Moïse tenait la main levée, Israël était le plus fort. Quand il la laissait retomber, Amalec était le plus fort ». Cela nous fait découvrir que la véritable force d’Israël ne se trouvait pas dans leurs épées, mais dans le Seigneur. Mais ici, il y a un problème ! La puissance de Dieu révèle notre faiblesse. Or, personne ne veut se faire passer pour un faible ; habités d’une certaine ‘volonté de puissance’, nous désirons tous manifester de quoi nous sommes capables. Nous arrivons jusqu’à écraser les autres pour faire sortir cette force. Écraser les autres nous rend-il vraiment plus fort ? Accepter ses limites humaines et sa faiblesse nous rabaisse-t-il vraiment ? Non ! En tout cas, saint Paul y a trouvé sa fierté : « C’est donc très volontiers que je mettrai plutôt ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ face en moi sa Demeure… car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2 Co 12, 9-10). La grâce de Dieu nous relève, sa parole nous équipe ‘pour faire toute sorte de bien’ et sa puissance agit en nos mains et par nos mains humaines.
Jésus, dans l’évangile, sachant que nous serons confrontés à des situations qui nous dépassent, souligne la « nécessité de toujours prier sans se décourager ». Si un juge injuste est capable de faire justice pour se débarrasser de l’ennui que cause le plaignant, que dire du Dieu de la justice ? Dieu fait justice non pas par contrainte, mais parce que la justice fait partie son Être Divin. Nos cris ne le dérangent pas. Au contraire, son cœur d’amour se laisse toucher par nos prières pour faire couler le fleuve de la grâce sur ceux qui espèrent en sa miséricorde.
Ne nous laissons pas abattre par nos multiples préoccupations. Nous ne sommes pas seuls. La main de Dieu est avec nous. Si nous ne voyons plus d’issues, si la victoire semble nous échapper, ne craignons pas ! Levons les yeux et crions : « Dieu, viens à notre aide, Seigneur, à notre secours ». Notre secours vient de notre Seigneur !
P. Ekenley JEAN-NOËL (Tito), smm