2ème Dimanche de Pâques

7 avril 2024

(Ac 4, 32-35 ; 1 Jn 5, 1-6 ; Jn 20, 19-31)

Partages d’Évangile des missionnaires

La miséricorde de Dieu est infinie

Dimanche dernier nous célébrions la Résurrection de Jésus, Christ mort et Ressuscité pour nous. Par sa résurrection il rétablit notre relation à Dieu son Père et notre Père. Aujourd’hui 2ème dimanche de Pâques, nous achevons l’octave de ce temps liturgique, l’une des deux octaves —avec celle de Noël— qui demeurent après le renouvellement de la liturgie opéré par le Concile Vatican II. Pendant huit jours nous avons contemplé le même mystère tâchant de l’approfondir sous la lumière de l’Esprit Saint.

Par décision du Pape Jean-Paul II, ce dimanche s’appelle Dimanche de la Divine Miséricorde. Voilà qui dépasse la simple dévotion particulière. Comme le Saint Père l’explique dans son encyclique Dives in misericordia, la Miséricorde Divine est la manifestation de l’amour de Dieu dans une histoire blessée par le péché. À l’origine du mot “Miséricorde” l’on trouve les mots : “Misère” et “Cœur”. Dieu met notre condition misérable due au péché dans son cœur de Père qui reste fidèle à ses desseins. Jésus-Christ, mort et ressuscité, est la suprême manifestation et l’action de la Miséricorde Divine. « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jn 3:16) et l’a envoyé à la mort pour nous sauver.

Dans cet état d’esprit, ce n’est pas moins de trois fois que Jésus propose à ces disciples dans l’Évangile de ce dimanche, sa paix : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Oui je ne vous en veux pas pour l’humiliation, les coups, la flagellation, le couronnement d’épines, la crucifixion et la mort que vous m’avez fait subir. Non dans sa grande miséricorde Jésus nous redit « La paix soit avec vous ».

Seconde fois « La paix soit avec vous ! ». « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (…) « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » Jésus ne regarde pas nos manquements, il nous confie l’Esprit Saint pour nous réconcilier avec lui, avec les autres et nous remettre debout dans la paix.

Troisième fois : « La paix soit avec vous ! » Jésus dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Pour recevoir la paix du Ressuscité, il est nécessaire de se laisser toucher, oser avancer, oser aller vers Lui, vers l’autre, vers les autres.

Mais pour vivre pleinement cette paix offerte gratuitement par le Christ il nous faut souvent pardonner et demander pardon, « soixante dix sept fois – sept fois » nous dit Jésus. « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. »

Notre Sainte Mère l’Église, qui veut que ses fils vivent de la vie du ressuscité, commande que —du moins à Pâques— l’on communie et qu’on le fasse dans la grâce de Dieu. Les cinquante jours de Pâques sont la période opportune pour accomplir ce précepte. C’est un bon moment pour se confesser et accueillir le pouvoir de pardonner les péchés que le Seigneur ressuscité a octroyé à son Église, puisque ce n’est qu’aux Apôtres qu’il a dit : « Recevez l’Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis » (Jn 20 :22-23). Nous accourrons ainsi aux sources de la Miséricorde Divine. Et n’hésitons pas non plus à amener nos amis aux sources de vie : à l’Eucharistie et à la Pénitence. Le Jésus ressuscité compte sur nous.

Le lexique orthodoxe définit la Miséricorde comme : ‘qualité qui comprend à la fois tendresse, pardon, grâce, clémence. La « pitié » que nous demandons de Dieu est, en fait, une supplication de sa Miséricorde infinie.’

Comme Thomas, demandons à Dieu sa Miséricorde et que nos doutes deviennent pour nous un chemin de foi et nous pousse à ouvrir nos portes et sortir pour aller témoigner de notre foi à ceux et celles qui ne connaissent pas le Messie, le Sauveur, le Ressuscité.

Jean-Marie Quétier (Diacre)