Méditation du 19ème dimanche du temps ordinaire, A

13 août 2023

La rencontre de Dieu

(1 R 19,9a.11-13a ; Rm 9,1-5 ; Mt 14, 22-23)

Partages d’Évangile des missionnaires

Les lectures de ce jour nous disent que les chemins sont nombreux, qui conduisent à la rencontre de Dieu.

Il y a tout d’abord, le prophète Elie, qui va faire l’expérience du passage de Dieu. Il se sait petit, indigne, mais il obéit à Dieu et se rend à l’Horeb, sur la montagne pour être plus près de Lui et le rencontrer dans l’intimité. Il attend peut-être un nuage, de la lumière, des éclairs, il ne sait pas trop, mais il est là aux aguets, dans une caverne, disponible. Et bientôt les éléments se déchainent : le vent, la tempête, le tonnerre, les éclairs, des grondements terribles, mais rien de cela n’est la manifestation de Dieu. Vient alors comme un murmure d’une brise légère et là, tout le corps du prophète se sent pris dans un tourbillon de tendresse et d’amour en même temps que de Crainte, non pas de peur, mais bien d’une crainte, celle de la conscience de n’être pas digne et capable de rencontrer le Créateur du ciel et de la terre, de la vie et du cosmos… « Qu’est-ce qu’un homme Seigneur pour que tu penses à lui ! ! ! ! »

Il y a ensuite St Paul qui, lui, a rencontré Jésus sur le chemin de Damas. Il ne l’a pas vu, mais il l’a reconnu et sa vie en a été changée. Cela ne l’a pas préservé de la souffrance, des traitements de toutes sortes que lui ont fait subir ses contemporains. Lui-même a souffert, comme il le dit, dans son âme, de voir que le peuple Juif n’a pas pu et voulu accueillir le Messie.

Quelle souffrance plus intense que celle de ne pouvoir donner la Vie en révélant la Vérité la plus grande et la plus belle qui soit. Dieu aime ses créatures et veut leur bonheur.

L’Histoire du Peuple de Dieu est pourtant pleine de cette présence aimante de Dieu qui ne se lasse jamais de proposer le bonheur à ceux qui l’écoutent et veulent l’accueillir. Cependant, ce bonheur n’est pas celui que trop de gens cherchent dans un bien-être fermé sur soi et sur des certitudes rassurantes. Le bonheur réside dans la fidélité à la Volonté de Dieu, dans la volonté de participer à la construction de ce monde toujours en devenir et non une propriété que nous pouvons exploiter à nos fins personnelles.

Dans l’Évangile nous voyons Jésus qui vient de multiplier les pains. Peut-être que beaucoup voudraient demeurer là, comme les trois apôtres lors de la Transfiguration. Le moment est trop beau, ce qui se vit n’est pas explicable ; si seulement cela pouvait continuer. Il y a de quoi rester ébahi et se poser des questions sur le pouvoir et l’autorité de Jésus, mais comment voir Dieu avec des yeux de chair ?

Jésus lui-même demande à ses apôtres de prendre la barque et de partir sur l’autre rive. La mission n’est pas de rester tranquille, elle est toujours mouvement, ouverture à la vie. Il leur annonce qu’il va renvoyer la foule et les rejoindre. Les apôtres partent, sans se poser des questions sur la manière dont Jésus viendra les retrouver. Ils ne sont plus dans la réalité, ils obéissent sans calcul, sans rationalité…

Jésus prend le temps de se retirer dans la montagne pour rejoindre son Père dans la prière et communier totalement avec Lui dans l’amour.

Jésus va poursuivre son enseignement, sans mots, mais en laissant les apôtres se débattre contre le vent et en les rejoignant en marchant sur l’eau, leur montrant ainsi que ce qu’ils vivent est une réalité mais c’est aussi un enseignement sur la toute puissance de Dieu et sur la petitesse de l’homme devant Lui. Plus encore, il va réaffirmer une condition tant de fois répétée dans l’Évangile pour que se réalisent des guérisons, des signes, des résurrections, des conversions. Jésus étendit la main, saisit Pierre et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? ». Il n’y a pas d’autre réponse possible que celle venant de tous : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »

Claude Marsaud, fsg