4ème Dimanche de Pâques

21 avril 2024

(Ac 4, 8-12 ; 1 Jn 3, 1-2 ; Jn 10, 11-18)

Partages d’Évangile des missionnaires

« Moi, je suis le bon pasteur, le vrai Berger »

La parabole du Bon Pasteur que nous propose la liturgie de ce quatrième dimanche de Pâques révèle pour nous, tout ce qui est bonté, tendresse, douceur et disponibilité de Dieu pour l’humanité. Elle manifeste avec quelle délicatesse et en même temps avec quelle puissance la Résurrection du Christ vient nous relever et nous sauver : « Amen, amen, je vous le dis : je suis la porte des brebis » (Jn 10,7). Auparavant, Jésus avait déjà dit : « Celui qui entre dans la bergerie sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit ». Cette entrée, ou plus précisément cette façon d’être autorisé à entrer par la porte se trouve dans la question trois fois répétée : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Question qui, quotidiennement, nous est posée, et notre réponse se traduit dans la manière de conduire notre vie.

Revenons au discours du pasteur de notre évangile de ce dimanche. « Je suis le bon pasteur » (Jn 10, 11).

Quatre aspects essentiels sont particulièrement mis en lumière. « Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ». C’est l’inverse pour le bon pasteur. Il n’abandonne pas les brebis, il ne prend pas la vie, il la donne : « Moi je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance. ». « Je donne ma vie pour mes brebis. »

Ceci est la grande promesse de Jésus : donner la vie en abondance. La vie en abondance, voilà ce que chacun désire. Mais qu’est-ce que cela veut dire ? L’homme vit de la vérité et du fait d’être aimé, d’être aimé par la vérité. Il a besoin de Dieu, du Dieu qui devient proche, qui communique pour lui le sens de la vie en lui indiquant ainsi le chemin de la vie.

Deuxième aspect ; « Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis ». Tout comme le discours sur le Pain de vie ne s’est pas contenté de renvoyer à la Parole, mais parle du Verbe devenu chair et don « pour que le monde ait la vie » (Jn 6, 51), le don de la vie pour les brebis est central dans le discours du pasteur. La croix constitue le centre du discours du pasteur, mais non pas comme un acte de violence qui s’abattrait sur lui de façon inattendue et qui lui serait infligé de l’extérieur, mais comme le libre don de soi-même : « Je donne ma vie pour la reprendre ensuite. Personne n’a pu me l’enlever : je la donne de moi-même » (Jn 10, 17-18).

Troisième aspect concerne la connaissance qu’ont l’un de l’autre le pasteur et le troupeau : « Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et je connaît le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis » (Jn10, 14-15). Dans ces deux versets, on est frappé par les deux articulations qu’il est bon de méditer : que signifie connaissance ? Connaître et appartenir sont imbriqués. Le pasteur connaît les brebis, parce qu’elles lui appartiennent, et elles le connaissent parce qu’elles sont les siennes. Connaître et appartenir sont au fond une seule et même chose. Le vrai pasteur ne possède pas les brebis comme n’importe quel objet qu’on utilise. Aucun homme n’appartient à un autre homme comme un objet peut lui appartenir. Pour le vrai pasteur par contre, ils sont des êtres libres, car orientés vers la vérité et l’amour.

Le dernier aspect est celui de l’unité : « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. » (Jn 10, 16). Ainsi, la promesse d’un seul pasteur et d’un seul troupeau coïncide avec l’ordre de mission du Ressuscite que nous trouvons chez Matthieu : « Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8).

C’est ici que se manifeste la raison intrinsèque de cette mission universelle. Il y a un seul pasteur. Dans toutes les dispersions, ils sont un à partir de Lui et en direction de Lui. Au-delà de toutes ses dispersions, l’humanité peut devenir une à partir du vrai pasteur, qui se fit homme pour faire don de sa vie et pour donner ainsi la vie en abondance.

Seigneur, Pasteur plein de bonté, regarde avec bienveillance ton troupeau, ouvre-lui les pâturages de la vie éternelle.

Jean-Marie Quétier (Diacre)