Méditation du 16ème dimanche ordinaire, A
(Sg 12, 13.16-19 ; Rm 8, 26-27 ; Mt 13, 24-43)
Partages d’Évangile des missionnaires
Souvent, dans nos rencontres, quand arrive le moment où chacun de nous doit se présenter, il est rare que quelqu’un s’identifie par ses vices. Par exemple, dire : « Moi je suis un menteur et un voleur, je suis un méchant, un criminel et un calomniateur ». Même s’il le disait, les gens auraient du mal à le croire.
Naturellement, nous sommes portés à dire des bonnes choses sur nous-mêmes et laisser aux autres trois siècles pour découvrir qui nous sommes en réalité, découvrir l’ivraie cachée en nous. Dans une assemblée, nous sommes tous mélangés, les bons comme les méchants, le blé comme l’ivraie.
D’une part, c’est le mal qui rend le bien visible, car il permet au bien de briller, de la même manière que les ténèbres permettent à la lumière de briller ; de l’autre côté, c’est le bien qui est la visibilité du mal. C’est parce qu’il y a encore des bonnes personnes dans ce monde que nous arrivons à découvrir les méchants et les fourbes. Dans nos communautés, dans nos paroisses et dans nos relations, il y a des loups parmi les moutons.
Mais dans l’évangile de ce dimanche, l’ivraie qui pousse dans le même champ que le blé (Mt 1, 27-28), ne signifie pas d’un côté, les personnes méchantes, et de l’autre côté, les bonnes personnes ; l’ivraie et le blé sont présents en chacun de nous. Nous sommes à la fois l’ivraie et le blé, mais à des degrés différents.
Ce champ où poussent à la fois l’ivraie et le blé, c’est moi, c’est toi, ce sont eux, et finalement, c’est nous et chacun de nous. Si Dieu permet que le blé et l’ivraie poussent ensemble (Mt 13, 29-30), c’est tout simplement parce que pour lui, le pardon précède le péché alors que pour nous, c’est le péché qui précède le pardon.
Le temps de la moisson (Mt 13,30) est une chance pour chacun de nous, c’est un moment de miséricorde. Il ne s’agira pas d’un moment où Dieu mettra les bonnes personnes à droite et les méchantes à gauche. La moisson est le moment où Dieu enlèvera l’ivraie qui était présente en nous et la mettre au feu, et ne gardera que le blé que nous avons cultivé toute notre vie.
Apprenons de Dieu, que le pardon précède le péché et non le contraire. Nous ne devons pas attendre le péché commis par les autres pour leur offrir notre pardon. Il faut toujours pardonner, et pardonner tout, tout, tout et alors tout comme dit le Pape François.
Pardon à vous !
P. Jean-Baptiste Bondele, Montfortain